Montées et descentes dangereuses

Les panneaux signalant les montées et descentes dangereuses, comme tous les panneaux annonçant un danger, sont de forme triangulaire, la pointe dirigée vers le haut et leur encadrement est rouge.

Pour annoncer les descentes dangereuses, il s’agit du panneau A16 qui représente schématiquement une voiture descendant le long d’une route en pente. Sur le schéma en noir est incrusté en blanc le chiffre qui annonce le pourcentage de l’inclinaison de la route.
Le panneau de descente dangereuse doit obligatoirement être posé avant les routes dont la pente possède une dénivellation supérieure à 10 % et 4 % sur les autoroutes.

Pour les montées dangereuses, il s’agit du même triangle, mais le schéma représente uniquement la route qui monte, sans le symbole de la voiture. Le chiffre du pourcentage de l’inclinaison de la route est toujours inscrit en défonce blanche dans le schéma noir.
Les panneaux doivent être installés à une distance de 150 mètres en rase campagne et 50 mètres en agglomération, avant le début de la dénivellation.

La notion de descente dangereuse signifie qu’il existe un dénivelé important. Vous devez maîtriser la vitesse de votre véhicule et, pour cela, réviser votre style de conduite. Vous devez prendre en compte le fait que l’inertie créée par les lois physiques allonge votre distance de freinage.

Lorsque vous abordez une descente dangereuse, vous allez utiliser votre frein moteur, technique faisant partie des fondamentaux de la conduite et que le moniteur d’auto-école vous apprendra, une fois que vous maîtriserez les premières bases de la conduite.

Le frein moteur est un phénomène mécanique provoqué automatiquement par le moteur lui-même. Il lui permet de réguler automatiquement sa vitesse en rétrogradant. Cela vous évite de trop utiliser la pédale de frein et donc le mécanisme de freinage qui atteindrait rapidement la surchauffe, avant de ne plus fonctionner. Vous comprenez bien là, la notion de danger.
Utiliser votre frein moteur est d’autant plus important si vous tractez une remorque. Celle-ci vous pousse et augmente naturellement votre vitesse, tandis que votre distance de freinage s’allonge encore.

Dans une descente dangereuse, vous ne devez en aucun cas rester appuyé sur la pédale d’embrayage ou passer au point mort. Cette action désaccouple votre boîte de vitesse, alors que votre moteur doit obligatoirement être en prise, avec une vitesse enclenchée, pour que le processus du frein moteur fonctionne.



Si vous devez tout de même freiner, vous devez procéder par poussées successives sur la pédale de frein et ne pas freiner en continu pour ne pas arriver à la surchauffe.

Les montées dangereuses peuvent également poser des problèmes. En cas de dénivelé très important et/ou si la montée est très longue, vous devez posséder un véhicule suffisamment puissant pour arriver en haut, sans trop faire chauffer votre moteur. Lorsque vous perdez trop de vitesse, vous êtes obligé de rétrograder pour retrouver de la puissance et accélérer ensuite.

Si la configuration s’y prête, vous pouvez accélérer un peu avant d’aborder la montée, afin de vous donner un peu d’élan. Cela doit bien sûr se faire dans le respect des limitations de vitesse, ce qui restreint votre action. Vous devez ensuite accompagner votre véhicule en rétrogradant de façon à ne vous trouver ni en sous régime, ni en sur régime. L’un comme l’autre est mauvais pour votre moteur et affecte votre consommation de carburant.

Sur certaines montées dangereuses, vous avez accès à une voie sur la droite pour les véhicules lents. Elle est séparée par une ligne blanche discontinue assez large et aux pointillés assez rapprochés. Elle est également annoncée par un panneau rond bleu, avec texte blanc.

Vous devez emprunter cette voie réservée aux véhicules lents si vous roulez en dessous de 60 kilomètres/heure. Cependant, si vous vous retrouvez derrière un véhicule qui roule moins vite que vous, vous êtes en droit de le doubler, après avoir bien sûr vérifié que personne n’arrive derrière vous et après avoir mis votre clignotant. 

Il existe des voies spécifiques appelées « voies de détresse » qui servent aux situations d’urgence, notamment lors de la défaillance des freins, lorsque vous empruntez des descentes dangereuses.

La voie de détresse – aussi appelée lit d’arrêt d’urgence – est signalisée par un panneau, sur fond bleu. Il schématise en blanc la route normale et la bifurcation vers la voie de détresse par un damier rouge et blanc. Cette bifurcation permet d’emprunter une voie plus à droite de la chaussée, afin de pouvoir vous arrêter si vous rencontrez un problème de moteur ou de freins.

La voie de détresse est constituée de gravillons à l’entrée. Ils sont renforcés par des moyens naturels, tels que la route en légère montée permettant de ralentir grâce à l’inertie, ou par des moyens artificiels avec des butoirs. Les moyens pour stopper le véhicule peuvent parfois faire subir des dégâts à celui-ci, mais ils restent toujours minimes par rapport au danger encouru par un véhicule qui ne peut plus stopper sa course et qui risque en plus de provoquer une collision.

La voie de détresse est réservée à tous les véhicules en difficulté. Cet aménagement est plus fréquemment utilisé par de gros véhicules, poids lourds et bus, mais les voitures peuvent aussi en avoir besoin. Il est à noter que les progrès considérables effectués par les constructeurs automobiles ont drastiquement réduit les accidents dus à la défaillance des systèmes de freinage.